lundi 24 août 2015

Portrait de coopératrice (3)

C'est avec le portrait d'une coopératrice que nous reprenons ce blog après une pause estivale bien méritée. C'est aujourd'hui Isabelle qui évoque pour nous l'aventure de la Gargousse...

Depuis combien de temps es-tu dans le projet ? Comment y es-tu arrivée ?
Ça va faire trois ans maintenant que je suis dans le projet de la Gargousse. Depuis au moins une dizaine d’années je m’intéressais à l’habitat participatif, c’est pourquoi je m’étais rendue à un congrès sur ce thème à Grenoble en 2012. Durant ces deux jours de congrès, un lieu était réservé aux projets existants ou en voie de réalisation. Je suis allée voir ce qui existait sur Lyon, c’est comme ça que j’ai rencontré Pierre, un membre de la Gargousse.

Qu'est-ce qui t'a donné envie d'intégrer ce projet ?
Ce qui m’a tout de suite donné envie de participer à ce projet c’est son ancrage dans un quartier. En plus du partage dans l’habitat il y avait cette salle au rez-de-chaussée de l’immeuble et la volonté du groupe d’en faire un lieu ouvert pour les associations et les habitants du quartier. J’ai en plus découvert ce statut de coopérative que je ne savais pas exister pour l’habitat et dont je partageais les valeurs de solidarité, de partage, d’écologie, et de non spéculation. Et pour tout dire ce statut permet également à des gens (dont je fais partie) qui n’ont pas d’argent de côté de pouvoir intégrer un tel projet, contrairement à beaucoup d’habitat groupé pour lesquels il faut avoir les moyens d’acheter.

Jusqu'à aujourd'hui, qu'est-ce qui te plaît le plus dans ce projet ?
C’est de vivre moins isolés, de partager avec ses voisins du temps mais surtout les mêmes valeurs malgré nos différences. J’apprécie beaucoup d’être dans un projet pluri-générationnel. Je suis la plus âgée du groupe mais je ne ressens ni démagogie, ni faux respects mais au contraire un vrai partage, une vraie complicité.

Et qu'est-ce que tu trouves le plus difficile ?
Le plus difficile est d’être toujours dans les interrogations, j’aimerais que ce ne soit plus un projet mais y habiter ou au moins déjà pouvoir m’y projeter en n’étant plus dans l’incertitude. Nous avançons sur tout ce que nous pouvons faire mais nous sommes tributaires des lenteurs de l’administration et de la frilosité des politiques qui n’ont pas le même rapport au temps et qui ne veulent prendre aucun risque alors que nous, simples citoyens, on en prend pour que ce projet voit le jour. Certes nous sommes concernés directement mais nous sommes également inscrits dans un mouvement plus large pour le développement de ce type d’habitat.

Peux-tu nous citer 2 choses que tu n'avais pas imaginées en intégrant ce projet ?
Je pensais bien que ce serait chronophage mais pas à ce point là ! Mais pour voir les choses du bon côté tout ce temps que l’on passe en réunion permet également de mieux ce connaître et donc renforce notre groupe, ce qui est positif ! Et la difficulté dans la gestion des facteurs humains, mais ça ce n’est pas nouveau !