mardi 1 mars 2016

On parle de nous... en Uruguay !

Comme nous l'avions écrit sur ce blog, nous avons, à l'occasion des 10 ans d'Habicoop, présenté notre projet à différents partenaires dont Pablo Caballero, secrétaire général de la FUVCAM.

Vince Alongi, CC, Flickr
La FUVCAM ? Mais si souvenez-vous, nous vous en avions parlé dans notre article sur les coopératives d'habitants en Uruguay ! Et bien Pablo Caballero a écrit un petit article où il relate ses impressions sur le quartier de la Guillotière, le jardin d'Amaranthes et la Gargousse. Nous le partageons avec vous dans son intégralité :

"Le jardin d'Amaranthes : un jardin récupéré à la ville.

Au coin de la rue Montesquieu et de la rue d'Anvers, dans le centre de la glaciale Lyon, on retrouve intacte l'atmosphère française des années 50 du XXe siècle passé. Les piétons vont et viennent, les commerçants du quartier prennent un café chaud au bistrot du coin pour lutter contre l'hiver européen, les gens passent avec leurs célèbres baguettes ou leurs croissants qu'ils achètent à la boulangerie, jamais très loin.

A la moitié du pâté de maison, on trouve un bâtiment du milieu du XXe siècle, c'est l'adresse choisie pour une réhabilitation par la coopérative La Gargousse. Ce groupe va rénover ce bâtiment de cinq étages, situé au cœur du quartier ouvrier de Lyon, en gardant l'aspect original du lieu. Il n'installeront même pas un ascenseur : du recyclage pur et dur !

À quelques encablures, se trouve le Jardin d'Amaranthes, un espace reconquis pour le quartier dans un îlot abandonné, que les voisins ont récupéré pour le transformer en espace public. Ils y ont construit ce jardin-potager où ils ont planté légumes et arbres fruitiers.

Le nom du jardin n'est pas anodin : les amarantes (dont le nom signifie « qui ne se fane jamais ») sont des plantes qui se cultivent pour leurs feuilles qui ressemblent beaucoup à des épinards en guise de légumes, ou pour leurs graines. L'amarante est très résistante à des climats froids et/ou secs, et possède une productivité alimentaire exceptionnelle.

Cette noble petite plante se retrouve aussi beaucoup dans notre Amérique Latine : dans la région andine, on en retrouve une espèce (l'amarante inca) dans des tombes de plus de quatre mille ans. Des fouilles archéologiques attestent de sa présence dans plusieurs périodes des civilisations aztèque et maya. Les Mayas ont apparemment été les premiers à l'utiliser comme culture de haut rendement. Les Incas l'appellent « le petit géant » (kiwincha).

Les Conquistadors, dans leur empressement pour éliminer toute coutume originale, ont démonisé la culture et l'usage de l'amarante, ce qui mena jusqu'à sa quasi extinction. Aujourd'hui, dans différentes parties de l'Amérique autochtone, l'amarante continue d'être utilisée dans la médecine et la cuisine populaire.

Le sauvetage de ce mot pour l'attribuer à une zone reconquise par les travailleurs pour leur ville n'est pas à négliger. Voilà la mentalité de nos camarades de la coopérative la Gargousse, qui habitent Lyon la lointaine, très française dans son apparence, et si latine en son âme et conscience.

Le coopérativisme nous unit, la solidarité nous inspire et l'internationalisme nous rassemble."

Novembre 2015

Pablo Caballero
Secrétaire Général de la FUCVAM, Uruguay. 

Traduction Rémi Bourgeon [Habicoop]

2 commentaires:

  1. Pour la traduction, j'ai fait ce que j'ai pu, mais je pense qu'il y a beaucoup mieux à tirer du texte original de Pablo.

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    1. Mais non Rémi tu es trop modeste, nous n'aurions pas fait mieux, encore merci pour ce boulot !

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