mardi 6 septembre 2016

Quelques nouvelles fraîches...

Moyan Brenn, CC, Flickr
Nous avons été plutôt silencieux ces derniers temps, car nous étions occupés par l'avancée de notre projet... Où en sommes-nous en cette fin d'été ?

Nous avons finalisé la garantie de rachat avec un bailleur social, qui nous permettra d'obtenir la garantie de la collectivité pour notre emprunt, afin de financer les travaux de réhabilitation de l'immeuble.

Nous avons signé la promesse de bail emphythéotique pour l'immeuble avec la Métropole de Lyon.

Nous avons déposé la déclaration préalable de travaux (c'est un peu l'équivalent du permis de construire pour une réhabilitation) et attendons la réponse de l'administration.

Nous avons travaillé avec les architectes des Bâtiments de France et notre architecte pour trouver une manière d'isoler l'immeuble par l'extérieur et de le réhabiliter dans son ensemble sans dénaturer son aspect historique.

Nous avons lancé un projet photo des habitants du quartier pour faire une exposition dans notre future salle au rez-de-chaussée et n'avons, comme d'habitude, pas assez de temps à y consacrer...

Nous avons déposé une demande de prêt pour notre réhabilitation.

La suite bientôt !

mercredi 13 avril 2016

Portrait de coopérateur (6)

Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir un nouveau membre de notre groupe : Daniel !

Depuis combien de temps es-tu dans le projet ? Comment y es-tu arrivé ?

J'ai intégré le projet avec ma compagne Frédérique courant 2010. Nous étions adhérents au jardin partagé de l'Ilôt d'Amaranthe, que l'on appréciait comme lieu d'échange du quartier, même si nous ne faisions pas beaucoup de jardinage.

Nous avons participé à un projet d'écoquartier sur la Guillotière, et au sein de ce projet à une commission sur l'habitat et les coopératives d'habitants. Nous avions déjà ce thème à cœur puisque nous avions déjà participé à une réunion d'information d'Habicoop quelques temps auparavant.

C'est dans ce sous-groupe d'échange que nous avons rencontré un couple d'habitants du quartier, Florène et Guillaume, qui venaient de démarrer le projet "La Gargousse". Ils nous ont alors convié à une réunion d'information et recrutement pour ce projet...

Qu'est-ce qui t'a donné envie d'intégrer ce projet ?

Le premier élément qui nous a donné envie d'intégrer ce projet est le modèle de la coopérative d'habitants, qui était une réponse aux réflexions que nous avions sur notre choix d'habitat.

En effet, dans un contexte où l'immobilier en centre ville est en éternelle augmentation tant au niveau location qu'au niveau achat, il était difficile pour nous de s'imaginer locataire à vie. Il ne nous était pas possible non plus financièrement de devenir propriétaires en centre ville, tout au mieux à l'extérieur de Lyon avec un remboursement important, et un déplacement géographique, les deux ayant avec des conséquences importantes sur le mode de vie que l'on avait et appréciait, et le réseau relationnel que l'on s'était construit.

Le modèle de la coopérative d'habitants est venu ouvrir une voie alternative, un peu à mi-chemin entre la location et l'achat, et accessible à nos possibilités financières.

Le deuxième élément est l'attachement du projet au quartier de la Guillotière dont nous venions de découvrir à travers le jardin d'Amaranthe son foisonnement de projets et de mixité.

Enfin, nous avons trouvé bien sympathiques les initiateurs de ce projet, par la suite ce projet a été un moteur de rencontres enrichissantes.

Jusqu'à aujourd'hui, qu'est-ce qui te plaît le plus dans ce projet ?

Ce qui me plaît le plus, c'est le principe de mutualisation au cœur du projet de coopérative : réunir nos envies, nos rêves, nos compétences, nos moyens financiers pour construire notre habitat. La mutualisation sera à l’œuvre pendant toute la vie de la coopérative notamment dans l'utilisation des espaces communs, et nous la pousserons plus loin avec des équipements communs.

Il y a énormément de gâchis avec des maisons de campagne occupées une semaine par an, des logements inoccupés et d'autres surpeuplés, des outils que l'on achète une fortune pour s'en servir une seule fois, des chambres d'amis qui ne servent que deux fois par an, des voitures qui ne transportent qu'une personne etc...

La mutualisation permet d'utiliser au mieux les moyens disponibles. Tout le monde y gagne, c'est le pari de la coopérative !

Et qu'est-ce que tu trouves le plus difficile ?

Pour moi, la principale difficulté est la durée.

La mise en place d'une coopérative d'habitants est difficile du fait des tâches fastidieuses et du temps important que cela consomme. Du côté des récompenses, on apprend des tas de choses et on sent avancer un projet novateur motivant. Lorsque cela traîne en longueur, cet équilibre sacrifice / récompense est plus dur à trouver, et le maintien de l'enthousiasme sur le long terme est un vrai défi. L'investissement des personnes ne dure pas forcément aussi longtemps que la gestation d'un tel projet, et beaucoup d'initiateurs auront quitté le projet avant le terme de sa réalisation.

Bien que dans le sillage du Village vertical, nous essuyons encore beaucoup de plâtres. A mesure que les coopératives rentrent dans les mœurs, les outils se mettent en place, le cadre juridique également, les collectivité locales s'habituent à ce nouveau concept et aident à son développement. Dans quelques années, monter une coopérative prendra beaucoup moins de temps, et cette difficulté deviendra moindre.

Peux-tu nous citer 2 choses que tu n'avais pas imaginées en intégrant ce projet ?
 
Je n'avais pas imaginé que la mise en place de ce projet durerait autant de temps. Si l'on avait imaginé cette durée à l'avance, peut-être aurions-nous hésité !...

Je n'avais pas imaginé non plus devoir ingurgiter et digérer autant d'information : éléments juridiques, textes de lois, montages financiers, bâtiment et architecture etc.

Ces deux éléments ne font certainement pas rêver, mais je découvrirai dans deux ans tous les avantages de vivre dans l'immeuble le plus accueillant de la Guillotière, et des tas d'autres choses sympas que je n'imagine pas encore...

mardi 1 mars 2016

On parle de nous... en Uruguay !

Comme nous l'avions écrit sur ce blog, nous avons, à l'occasion des 10 ans d'Habicoop, présenté notre projet à différents partenaires dont Pablo Caballero, secrétaire général de la FUVCAM.

Vince Alongi, CC, Flickr
La FUVCAM ? Mais si souvenez-vous, nous vous en avions parlé dans notre article sur les coopératives d'habitants en Uruguay ! Et bien Pablo Caballero a écrit un petit article où il relate ses impressions sur le quartier de la Guillotière, le jardin d'Amaranthes et la Gargousse. Nous le partageons avec vous dans son intégralité :

"Le jardin d'Amaranthes : un jardin récupéré à la ville.

Au coin de la rue Montesquieu et de la rue d'Anvers, dans le centre de la glaciale Lyon, on retrouve intacte l'atmosphère française des années 50 du XXe siècle passé. Les piétons vont et viennent, les commerçants du quartier prennent un café chaud au bistrot du coin pour lutter contre l'hiver européen, les gens passent avec leurs célèbres baguettes ou leurs croissants qu'ils achètent à la boulangerie, jamais très loin.

A la moitié du pâté de maison, on trouve un bâtiment du milieu du XXe siècle, c'est l'adresse choisie pour une réhabilitation par la coopérative La Gargousse. Ce groupe va rénover ce bâtiment de cinq étages, situé au cœur du quartier ouvrier de Lyon, en gardant l'aspect original du lieu. Il n'installeront même pas un ascenseur : du recyclage pur et dur !

À quelques encablures, se trouve le Jardin d'Amaranthes, un espace reconquis pour le quartier dans un îlot abandonné, que les voisins ont récupéré pour le transformer en espace public. Ils y ont construit ce jardin-potager où ils ont planté légumes et arbres fruitiers.

Le nom du jardin n'est pas anodin : les amarantes (dont le nom signifie « qui ne se fane jamais ») sont des plantes qui se cultivent pour leurs feuilles qui ressemblent beaucoup à des épinards en guise de légumes, ou pour leurs graines. L'amarante est très résistante à des climats froids et/ou secs, et possède une productivité alimentaire exceptionnelle.

Cette noble petite plante se retrouve aussi beaucoup dans notre Amérique Latine : dans la région andine, on en retrouve une espèce (l'amarante inca) dans des tombes de plus de quatre mille ans. Des fouilles archéologiques attestent de sa présence dans plusieurs périodes des civilisations aztèque et maya. Les Mayas ont apparemment été les premiers à l'utiliser comme culture de haut rendement. Les Incas l'appellent « le petit géant » (kiwincha).

Les Conquistadors, dans leur empressement pour éliminer toute coutume originale, ont démonisé la culture et l'usage de l'amarante, ce qui mena jusqu'à sa quasi extinction. Aujourd'hui, dans différentes parties de l'Amérique autochtone, l'amarante continue d'être utilisée dans la médecine et la cuisine populaire.

Le sauvetage de ce mot pour l'attribuer à une zone reconquise par les travailleurs pour leur ville n'est pas à négliger. Voilà la mentalité de nos camarades de la coopérative la Gargousse, qui habitent Lyon la lointaine, très française dans son apparence, et si latine en son âme et conscience.

Le coopérativisme nous unit, la solidarité nous inspire et l'internationalisme nous rassemble."

Novembre 2015

Pablo Caballero
Secrétaire Général de la FUCVAM, Uruguay. 

Traduction Rémi Bourgeon [Habicoop]

mardi 16 février 2016

Chamarel

Aujourd'hui nous vous proposons de découvrir une coopérative d'habitants qui devrait bientôt voir le jour sous le ciel de Vaulx-en-Velin...

Logo Chamarel
Chamarel a fait plusieurs fois l'actualité dans le milieu de l'habitat participatif ces derniers temps car ils sont bien partis pour être la prochaine coopérative d'habitants créée en France, après le Village Vertical.

En effet, Chamarel a surmonté bien des obstacles depuis sa création, comme toutes les coopératives d'habitants, et voit aujourd'hui ses efforts récompensés avec la pause de sa première botte de paille (leur isolation est en bois-paille), l'obtention de leur prêt et un bel article sur Bastamag.

Chamarel est une coopérative pour personnes vieillissantes, et ses membres participent activement à la réflexion autour du mieux vieillir aujourd'hui.

Intéressés ? Plusieurs logements restent à pourvoir dans leur future coopérative et ils seront présents au salon Primevère si vous souhaitez les rencontrer.

Nous serons d'ailleurs avec eux sur le stand d'Habicoop pendant une partie du Salon. Nous vous tiendrons informés prochainement des créneaux auxquels vous pourrez nous rencontrer.

dimanche 24 janvier 2016

On a fondé une société...

Et voilà, la Gargousse est officiellement une société coopérative par actions simplifiées à capital variable enregistrée au Greffe du Tribunal de commerce de Lyon...

Yves Merckx, CC, Flickr

Après avoir eu pendant plusieurs années une existence officielle sous le statut d'association, nous sommes enfin une vraie coopérative (vous pouvez nous trouver sur le site Infogreffe notamment). Nous gardons l'association qui sera chargée de gérer la deuxième partie de notre projet, c'est-à-dire une salle commune ouverte à tous au rez-de-chaussée de la coopérative.

Mais pourquoi avoir attendu si longtemps pour créer officiellement une société coopérative ? 

Tout d'abord, il a fallu le temps de rédaction des statut qui, même avec l'aide de l'association Habicoop, a demandé à des néophytes comme nous de nombreuses heures de travail. A la fois pour nous approprier les textes juridiques existants, bien comprendre les tenants et aboutissants d'un tel montage juridique, mais aussi pour réfléchir à l'organisation des instances de notre coopérative, qui aura un impact décisif sur notre quotidien quand nous serons dans les murs... Pour cette organisation, nous avons un Président (en ce moment une Présidente...), c'est obligatoire pour toutes les sociétés et c'est elle (ou lui) qui est responsable en cas de manquement de la coopérative à ses obligations ; un Comité administratif et financier chargé de gérer les aspects administratifs et financiers (!) ; une Assemblée des habitants qui se réunit une fois par mois pour gérer les "affaires courantes" de la coopérative ("Qui devait balayer la cage d'escalier ce mois-ci ???").

Nous avons également attendu pour des raisons financières : et oui, quand on crée une Société, on est ensuite assujetti à l'impôt sur les Sociétés...

Mais alors, pourquoi avoir créer la coopérative aujourd'hui ? Et bien parce que le projet avance bien ! Mais nous vous reparlerons de ces aspects dans d'autres articles, quand ils seront sûrs et définitifs !

lundi 4 janvier 2016

Portrait de coopératrice (5)

Pour bien commencer cette nouvelle année, nous vous proposons de découvrir avec Frede un nouveau portrait de coopératrice...

Depuis combien de temps es-tu dans le projet ?

Je ne me souviens plus, ça fait trop longtemps :-)

En fait je crois que je suis arrivée en 2010, environ 6 mois après le début du projet. Avec mon compagnon nous avons été contactés par les initiateurs du projet car nous avions participé  à des réunions concernant une réflexion sur la réalisation d'un écoquartier. Nous étions dans la commission habitat. Lorsque les premiers membres de la Gargousse ont voulu s'ouvrir à d'autres membres, ils nous ont proposé de les rejoindre. Nous avons bien entendu sauté sur l'occasion !

Qu'est ce qui t'as donné envie d'intégrer ce projet ?

Je crois que ce qui m'a le plus motivée c'est le volet sur la non spéculation immobilière. Je trouve tellement scandaleux le prix que l'on doit payer pour se loger et le fait que ça laisse tellement de gens sur le carreau. C'est devenu normal pour beaucoup de gens de spéculer, une manière facile de se faire de l'argent, mais ils ne s'inquiètent pas des conséquences sociales. Je trouve ça révoltant. La coopérative est un moyen de sortir de cette logique.

Ensuite c'était l'occasion d'être plus en cohérence avec mes valeurs écologiques. Je vis en location dans un appartement ancien qui est une vrai passoire énergétique. C'était l'occasion de rénover un immeuble en l'isolant convenablement, en choisissant des matériaux écologiques etc. Malheureusement nos limites financières ne vont sans doute pas nous permettre d'aller aussi loin que je l'aurai souhaité.

J'étais aussi motivée par l'aspect convivial de la coopérative, le vivre ensemble avec les coopératuers et avec le quartier, le partage des espaces, la mutualisation. Au début du projet on souhaitait n'être que les premiers d'une longue liste d'autres coopératives qui se créeraient dans le quartier, avec lesquelles on partagerait d'autres espaces. Peut-être ce rêve se concrétisera-t-il un jour …

Jusqu'à aujourd'hui qu'est-ce-qui te plaît le plus dans le projet ?

Tout. Pour moi c'est un ensemble. Je suis autant attachée aux valeurs écologiques qu'aux valeurs sociales et du vivre ensemble. J’apprécie aussi le processus décisionnel que l'on s'est donné, celui du consensus. C'est exigeant et chronophage mais c'est ce qui me paraît le plus respectueux de chacun, c'est pour moi véritablement démocratique, bien plus que le vote qui est source de d’insatisfactions et de frustrations.

Qu'est-ce-que tu trouves le plus difficile ?

Deux choses :
  • le temps que ce projet prend. Nous avions prévu d'emménager le premier trimestre 2015 … J'aimerais maintenant passer à autre chose, faire vivre la coopérative, en profiter.
  • les renoncements auxquels nous avons été confrontés. On a beaucoup rêvé au début du projet, puis on a été petit à petit confrontés au principe de réalité : on a un budget et il n'est pas extensible :-)

Peux tu nous citer deux choses que tu n'avais pas imaginées en intégrant le projet :

Que cela nous prendrait autant de temps et que ce serait aussi long à aboutir. Mais nous sommes sur la bonne voie, les points de blocages se lèvent les uns après les autres et on est maintenant à peu près sûrs que le projet va aboutir.